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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 23:42

Au Royaume-Uni, le pourcentage de logements sociaux dans le parc immobilier du pays est aujourd’hui d’environ 18%, sensiblement le même qu’en France. Dans les grandes villes et plus particulièrement à Londres cette proportion est largement plus importante, ce qui peut surprendre dans un pays réputé libéral.

Cette proportion est en nette baisse depuis une trentaine d’années : en 1980 plus de 30% du parc immobilier du pays était composé de logements sociaux. Une loi votée pendant le gouvernement Thatcher (« right to buy ») a permis à des nombreux locataires du parc social d’acquérir leurs logements à des prix préférentiels, jusqu’à 60-70% en-dessous du prix du marché, avec comme effet une nette diminution du nombre des logements sociaux. Plus récemment, en 2005 les conditions du « right to buy » ont été durcies (5 ans d’ancienneté dans le logement avant de pouvoir l’acquérir, restrictions sur la revente ultérieure du logement pour éviter la spéculation…).

40% du parc social est détenu directement par les municipalités (local authorities), 45% par des "housing associations" (organisations non-profit qui gèrent des logements sociaux, à peu près l’équivalent de nos sociétés HLM) et 15 par des "ALMO" (sociétés immobilières gérées par les autorités locales).

Il n’y a théoriquement pas de limite supérieure de revenu pour pouvoir accéder à un logement social. Toutefois, les municipalités définissent des critères de priorité pour l’attribution des logements et attribuent à chaque demandeur un nombre de points pour établir la priorité associée. En règle générale sont prioritaires les mal-logés (logement insalubre, en surpopulation, …), les personnes ayant des contraintes de santé ou des handicaps, des personnes n’ayant pas les moyens de se loger dans le parc privé… Parfois, les « key workers » (enseignants, policiers, infirmières…), dont les revenus ne permettent généralement pas à se loger dans les grandes villes sont également prioritaires.

Le niveau des loyers dans le parc social est faible en rapport avec les loyers du marché libre. Le loyer moyen dans les logements sociaux à Londres est autour de 90£/semaine, soit moins de 400£ (460€) par mois, charges comprises. On peut estimer que le niveau des loyers dans le marché privé est de plus de 1000£/mois. De plus les ménages les plus modestes peuvent bénéficier de « housing benefits », l’équivalent de notre APL, et qui peut couvrir jusqu’à 100% du loyer.

Pour pallier à l’allongement des listes d’attente d’un logement social,  outre la construction de résidences 100% sociales on tente d’encourager la construction de logements sociaux dans les nouveaux programmes immobiliers privés. Par exemple, le Schéma Directeur de Londres vise à ce que 50% des nouveaux logements construits soit des logements abordables (dont 60% sociaux et 40% intermédiaires). Cette orientation est déclinée ensuite au niveau de chaque « bourough » (district), qui impose un pourcentage minimum de logements abordables dans chaque programme d’une certaine taille (à partir de 10 logements dans certains cas). Selon le district, ce pourcentage varie entre 10 et 50%, et les plus prestigieux ne font pas exception (à Kensington and Chelsea, équivalent de notre 16ème arrondissement, le taux imposé est de 33%). Il peut toutefois y avoir des exceptions permettant de construire les logements sociaux sur un autre site ou de payer une taxe compensatoire (assez lourde, jusqu’à plus de 150.000£/logement pour les sites les plus centraux, ou cette pratique est toutefois assez répandue). Les municipalités imposent également un nombre minimum de logements familiaux dans les nouveaux programmes, afin de s’assurer que l’offre de logements est cohérente avec la demande. Ces pratiques, si elles permettent de livrer sur le marché un nombre plus important de logements sociaux, sont parfois critiquées car elles conduisent au renchérissement des logements privées et freinent le développement des nouveaux programmes immobiliers.

Le financement du logement social au Royaume-Uni est fait, pour les « housing associations » par un mélange de crédits bancaires (qui seront remboursés par les futurs loyers encaissés) et des subventions du gouvernement (en moyenne, les subventions représentent à peu près la moitié des coûts). Pour les logements appartenant directement aux municipalités, les subventions du gouvernement couvrent la différence entre les coûts d’exploitations et les revenus générés à travers les loyers. Comme l’essentiel des nouveaux logements sociaux sont désormais fourni par les « housing associations », les logements municipaux sont souvent déjà amortis et ces subventions tendent à diminuer.

Enfin, une particularité du Royaume-Uni : le « shared ownership ». Ce système, souvent assimilé à du logement intermédiaire, consiste à acquérir une partie seulement d’un logement (habituellement entre 25 et 75%). Le reste appartient à une « housing association » et donne lieu au payement d’un loyer (modéré). Plus tard, le locataire peut s’il le souhaite (et surtout s’il en a les moyens) acquérir le reste de son logement.

 

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commentaires

L
je suis a la recherche d un logement
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M
Hlm a londre
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H
Intéressant!
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